Le coq Gaulois, articles de presse et vidéo

 

  L'Est Républicain:

  •   LE 01/09/2019

 

Le coq gaulois figure toujours sur les maillots de sport ou les clochers, mais le vrai a quasiment disparu. À Méry-sur-Seine (Aube), un jeune éleveur amateur s’est lancé dans sa sauvegarde. Et la ferme pédagogique, victime d’un triste fait divers fin juillet, accueillera un conservatoire de la gauloise.

 

 Damien Vidart a aussi élu par le Bresse gauloise club de France, présidé par un Lorrain, pour élaborer un plan de sauvegarde du patrimoine génétique de cette race emblématique et pourtant presque totalement délaissée. 

 

Dès l’aube et dans l’Aube. À Méry-sur-Seine, l’heure du réveil a sonné pour le coq gaulois. Ce symbole national a quasiment disparu du paysage français. Un paradoxe pour Damien Vidart, 34 ans. Cet éleveur amateur a fait de la renaissance de la race gauloise, variété saumon doré, une ambition, nourrie de passion et de recherche. Pendant plus d’un an, il les a patiemment recensés à travers tout l’Hexagone. Vingt souches (familles génétiques) ont été dénombrées fin 2018, soit environ 150 coqs et 500 poules chez 78 propriétaires. D’autres se sont manifestés entre-temps auprès de lui. L’animal a suscité un regain d’intérêt, il y en aurait donc un millier. Ce qui reste très peu pour ce volatile avec lequel Vercingétorix aurait nargué César.

Sauvegarde du patrimoine génétique

Avec son épouse Élise, Damien Vidart a été deux fois champion de France, pour ses gauloises. Dans le jardin de leur maison, une cinquantaine d’entre elles – représentant une dizaine de souches- baguenaudent dans de vastes enclos. D’un côté, les mâles aux coloris sauvages et plumes brillantes ; de l’autre, les femelles, moins pimpantes certes, mais il faut pouvoir se camoufler lors de la couvée. En juillet, le jeune éleveur a été élu animateur du Bresse gauloise club de France, présidé par le Meurthe-et-Mosellan Denis Thomassin, en charge d’élaborer un plan de sauvegarde de ce patrimoine génétique. L’objectif est aussi d’obtenir une vraie reconnaissance de la race par le ministère de l’Agriculture. Ce combat pro-coq gaulois, déjà bien engagé, a pris une autre tournure cet été après la sordide tuerie à la ferme pédagogique de Méry-sur-Seine dont Damien Vidart a la charge (lire par ailleurs). La cagnotte en ligne, lancée dans la foulée, a été un succès. L’association gestionnaire a donc décidé qu’une partie des dons servirait à réaliser un conservatoire de la gauloise, attenant à la ferme. Certains poussins grandiront en couveuse, pour la pédagogie. D’autres franchiront le cap de la reproduction naturelle. « Il faut garder trois générations pour pouvoir travailler génétiquement », explique Damien Vidart. Il compte ensuite solliciter l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) afin de déterminer la pureté des souches et éviter la consanguinité. En ligne de mire, une reproduction raisonnée de la gauloise, de façon à la rendre pérenne. « Parce que le coq gaulois est un emblème et parce qu’il est très beau et bon gustativement », s’enthousiasme-t-il.

La gauloise est volage

Pléthorique au début du XXe siècle, la gauloise a fait les frais de la disette pendant les deux guerres mondiales. Elle a aussi été délaissée en raison de son rendement modeste (3,5 kg le mâle, 2,8 kg la femelle et de petits œufs petits). Et puis, comme il s’agit d’une race ancienne et rustique, elle est volage. Bref, la gauloise vole. Mais c’est également un atout. Elle dort dans les arbres été comme hiver (elle ne rentre qu’à partir de -8°, car sa crête risque de geler). Pas de cabane, pas de curetage et pas de parasites non plus. Toutes les poules n’ont pas autant de pot.

 

 

 

1ere page de L'Est éclair du samedi 10 Aout 2019

L est eclair

Le coq gaulois

 

 En voie de disparition, le coq gaulois passionne ses derniers éleveurs

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Le saviez-vous ? Le coq gaulois, l'un des symboles de la nation française, correspond à une race précise, la gauloise. Or, avec seulement 153 coqs et à peine plus de 500 poules recensées en France en 2018, celle-ci est considérée comme étant en voie de disparition. A moins que la passion de ses derniers éleveurs ne le sauve !

Lorsque la Marseillaise retentit, avant un match de football ou de rugby, ou après une victoire en athlétisme ou en natation, le maillot ou survêtement frappé du coq l'accompagne inévitablement. Le coq gaulois symbolise notre pays aussi sûrement que la baguette de pain ou son hymne national, là où le béret est tombé en désuétude, alors que les Français ne sont plus des "mangeurs de grenouilles" qu'épisodiquement et en petit nombre. Le coq, lui, est toujours là.

Mais pour combien de temps ?

La question mérite d'être posée, car ce coq gaulois n'est pas n'importe quel gallinacé. Il correspond à une race bien précise, celle de la gauloise saumon dorée. Or, cette race est aujourd'hui en voie de disparition, il n'existe plus que quelques dizaines de spécimens éparpillés sur le territoire, tout récemment recensés grâce aux efforts d'un passionné, Damien Vidart, 34 ans, de l'Aube.

Des éleveurs uniquement amateurs

Le coq gaulois a une particularité, ses éleveurs sont des passionnés, des amateurs. Pas un aviculteur professionnel n'en assure la production, mais pour autant, avoir ne serait-ce qu'un couple de gauloises n'est pas aussi simple que de laisser gambader des "vulgaires" poules rousses dans son jardin. Le coq gaulois a son caractère. C'est certainement à lui que l'on doit l'expression "fier comme un coq", il bombe le torse et regarde dans les yeux, il ne recule pas face à quiconque, y compris un prédateur, qu'il est même capable de mettre en fuite. Et puis ça lui arrive de voler. Tout cela pour dire qu'il lui faut de l'espace. Le trop commun "poulailler de jardinerie" ne lui suffit pas, il réclame une volière, une enceinte pour l'autoriser à voler, lui conférant un espace suffisamment digne.

En termes de débouchés économiques, le coq gaulois n'est pas une poulaille de chair, il existe des races qui produisent davantage de viande. C'est sans doute pour cela qu'il est en voie de disparition, et qu'il n'intéresse finalement que des passionnés, attachés à son caractère et à l'ensemble des symboles qu'il porte. Mais il conserve des atouts : il reste excellent à la consommation et, derrière sa vivacité, il cultive bien des symboles, dont le premier est de servir d'emblème à toute la France sportive !

Damien Vidart veut redémarrer la race du coq gaulois avec un plan de sauvegarde

Damien Vidart est l'un de ces passionnés. Son histoire personnelle est liée au coq gaulois. Il y a quelques années, il a donné rendez-vous à celle qui allait devenir sa compagne devant les stands d'aviculture du Salon de l'agriculture. L'année suivante, ils y ont acheté des poussins, et celle d'après un couple de gaulois. Disposant d'un jardin de 3000 mètres carrés, il a pu installer la volière chez lui. Et depuis, il s'est lancé sur de multiples recherches sur l'animal. Notamment sur un recensement de la race et de ses éleveurs. "Je veux sauver le coq gaulois, dit-il à WikiAgri. Pour cela, il faut une reproduction raisonnée, éviter la consanguinité mais aussi des croisements avec d'autres races. Et en l'occurrence, c'est très compliqué, car le nombre d'individus est trop peu élevé."

C'est ainsi, à force de recherches, qu'il établit une sorte de cartographie des éleveurs en France. Il a retrouvé 130 personnes qui possèdent au moins un couple de coqs gaulois, et jusqu'à 25 ou 30 spécimens. En tout, 153 coqs et à peine plus de 500 poules sont ainsi recensées en France en 2018. "Il faudrait arriver à ce qu'il y ait de plus en plus d'éleveurs pour redémarrer la race", espère-t-il.

Damien Vidart réfléchit également à un plan de sauvegarde de la race, il en est l'animateur officiellement mandaté par l'association Bresse-Gauloise club de France (lire plus bas des détails sur cette association).

L'INRA sollicité pour une étude sur la race pure du coq gaulois

Augmenter le nombre d'individus pour pouvoir effectuer des croisements qui maintiennent la race en évitant autant que possible la consanguinité, ce n'est pas si simple. Damien Vidart a donc pris contact avec l'INRA (institut national de recherche agronomique) pour un devis sur une étude sur la pureté de la race en France, que seul un organisme de cet ordre est à même de mener. "L'objectif, c'est de savoir entre qui et qui effectuer des croisements, créer toute une communauté autour du coq gaulois." Parallèlement, la semence du coq gaulois est désormais conservée dans la cryobanque de l'INRA, afin de garder un modèle de la race pure de l'espèce.

"Le coq gaulois a des vertus, souligne Damien Vidart. Il est vigoureux, beaucoup moins fragile que nombre de ses congénères. Il résiste aux intempéries (évidemment sans excès, il faut en prendre soin tout de même), aux températures négatives sans tomber malade immédiatement..."

Un éleveur bovin du Lot veut utiliser des coqs gaulois pour enrichir ses sols

Dans le Lot, Anthony Born est pour sa part éleveur professionnel... Mais de bovins ! La viande qu'il produit, elle vient de ses limousines. L'homme est surtout féru de permaculture, et ne cesse de rechercher partout des renseignements sur ces pratiques, y compris avec des retours d'expériences venues de l'étranger. C'est ainsi qu'il réfléchit à enrichir le sol de ses prairies aussi naturellement que possible, et qu'après avoir vu un collègue outre-Atlantique utiliser des poules pour cela, a envie de tenter de l'expérience avec des coqs gaulois.

"L'idée, c'est à la fois de participer à la survie de notre race emblématique, tout en faisant travailler ces gauloises à l'enrichissement de mes sols, explique Anthony Born à WikiAgri. Pour cela, je suis en train d'aménager une caravane, d'y mettre un grillage au fond pour l'écoulement des fientes, et ainsi avoir un poulailler mobile. Au fur et à mesure que je travaille ma prairie, je fais passer cette caravane derrière, et mes sols sont ainsi enrichis par les poules et coqs. L'idée n'est pas de moi, je l'ai vue à l'étranger, mais je me l'approprie avec le coq gaulois en particulier, pour en même temps montrer mon attachement à cet animal symbolique. Je vais vérifier les textes de loi, je crois que l'on n'a pas le droit d'avoir plus 50 individus sans avoir à déclarer l'élevage comme professionnel, je vais donc commencer "en amateur" avec une petite cinquantaine de gauloises."

Mais si effectivement ses intentions sont confirmées, avec une cinquantaine de spécimens, il deviendrait le plus grand éleveur de coq gaulois en France. La preuve surtout que le monde agricole peut participer à la survie du coq gaulois, il suffit de se creuser les méninges.

Si vous aussi vous voulez des coqs gaulois...

Dans l'hypothèse où, chers lecteurs, vous voudriez vous faire partie de ce club réduit de défenseurs ardents du coq gaulois, deux possibilités.

Il existe une association qui suit le coq gaulois, elle date de... 1904 ! Depuis, elle a intégré les volailles de Bresse, elle s'appelle Bresse-Gauloise club de France, rassemblant ainsi deux races emblématiques des volailles françaises. Mais aujourd'hui, ces bénévoles ont besoin d'aides, de personnes qui, chacune à leur niveau, prennent en main la destinée du coq gaulois authentique en ayant, chez elles, des reproducteurs... Vous avez lien vers son site internet en fin d'article.

Autre option, contacter Damien Vidart. Soit sur sa page Facebook, soit par mail à l'adresse suivante : vidart.vs.gauloisedoree@hotmail.com. Il a cartographié tous les éleveurs en France et est donc en capacité de vous indiquer les plus proches de chez vous.

Imaginez un jour où nous ne pourrions plus bomber le torse en criant "Cocorico" au terme d'une victoire sportive française, ce serait tout de même bien triste !

 

 FR 3 GRAND EST AUBE TROYES

  Par Flore CaronPublié le 24/07/2019 à 11:50 Mis à jour le 24/07/2019 à 15:11

 

Aube : un éleveur tente de sauver le coq gaulois, emblème national

Le coq gaulois, bien qu’il soit l’emblème de la France, est une race un peu délaissée dans l’hexagone. Damien Vidart, éleveur amateur à Méry-sur-Seine (Aube), a récemment lancé un plan de sauvegarde. Il veut redonner à cet animal son éclat d’antan.

C’était il y a dix ans lors d’une exposition. Damien Vidart a acquis son premier couple de volailles de la race gauloise. Ça a été le coup de foudre. Aujourd’hui, il vient d’être nommé animateur d’un plan de sauvegarde de cette race par l’association le Bresse Gauloise Club de France. Le gaulois, délaissé à l’après-guerre, dégénère et Damien Vidart souhaiterait qu’il retrouve son panache. Il lui a d'ailleurs consacré une page Facebook.

Aucun éleveur de poules de la race gauloise ne vit uniquement de cet élevage - Damien Vidart, éleveur de coqs gaulois

Damien Vidart est lui-même responsable d’une ferme pédagogique à Méry-sur-Seine. La plupart des éleveurs de gauloises sont des amateurs qui, comme lui, ont une profession à côté. S’il peut affirmer cela, c’est qu’il a passé deux ans de sa vie à recenser toutes les personnes qui élevaient des coqs gaulois. Un travail de titan qui lui a permis d’établir le constat suivant : fin 2018, seulement 78 personnes en possédaient en France.

L’éleveur amateur, qui est à présent entouré de 50 poules et 50 coqs, a déjà pensé à tout pour mener à bien son plan de sauvegarde. Il envisage de commander une étude à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) afin de trouver des souches dites « pures » pour que la reproduction puisse engendrer des poules et coqs de qualité et surtout éviter la consanguinité. Damien Vidart aimerait également créer un conservatoire pour éviter que les bonnes souches se perdent.
 

Une race délaissée

« Après la seconde guerre mondiale, il y a eu un exode rural et puis il fallait nourrir une population importante », explique Jean-Claude Périquet, président de la Fédération française de volailles (FFV) et directeur de l’ouvrage La gauloise dorée. C’est à partir de cette période que la race a commencé à être délaissée par les éleveurs qui optaient pour des imports outre-Atlantique : des races dont la croissance était plus rapide et qui correspondaient aux enjeux  de l’époque. En effet, pour qu’une poule de race gauloise soit consommée, il faut attendre au moins 6 mois. Un délai peu compatible avec des logiques productivistes.

Quitte à avoir une poule, autant avoir une gauloise - Damien Vidart, éleveur de coqs gaulois

Dans les années soixante, soixante-dix, elles avaient presque disparu. Mais depuis une dizaine d’années, un engouement pour les poules – principalement due à des questions d’écologie et de santé – profite à la conservation de la race. De nombreuses personnes se mettent à en élever et « quitte à avoir une poule, autant avoir une gauloise », déclare Damien, pas peu fier de ses acolytes à deux pattes. « Parfois, les gens commencent à avoir des poules puis ils se rendent compte qu’il y a quand même des jolies races », raconte Jean-Claude Périquet.

Certains éleveurs en herbe veulent savoir ce qu’il y a dans leur assiette et d’autres y voient un aspect utilitaire : des éleveurs de vaches ont passé une commande à Damien Vidart pour les aider à étaler le fumier. Ce sont les poules, à la sueur de leur crête, qui vont effectuer cette tâche, habituellement réalisée par des machines. Une énergie non polluante et en  prime, des petits compagnons de route. Car la poule est aussi un très bon animal de compagnie. « Il est plus facile de s’en occuper qu'un chat ou un chien », explique Jean-Claude Périquet.
 Le coq gaulois, emblème de la France, a été délaissé dans les années cinquante. / © Document remis
Damien ne parvient pas à satisfaire toutes les demandes car son élevage est trop petit. Un des problèmes majeurs est de les faire se reproduire. Comme elles ne sont pas beaucoup, il y a de gros risques de consanguinité, ce qui participe à la dégénérescence de la race. Avoir trop d’animaux peut aussi devenir compliqué : vétérinaire, aménagement des structures, etc. Un poids trop lourd à porter pour des éleveurs amateurs.
 

Des gaulois caractériels

Chez les gallinacés, la gauloise est un peu la star. En plus d’être l’emblème de la France – ce qui n’est pas rien - la gauloise est réputée pour son élégance. Damien amène même ses poules à des concours de beauté lors d’événements comme le salon de l’agriculture.

Ses petites bêtes, Damien Vidart les chouchoute mais il ne veut pas pour autant en faire des animaux fragiles, au contraire. Il les élève de manière à ce qu’elles soient vigoureuses. L’éleveur prône un élevage le plus naturel possible. Elles vivent dehors hiver comme été, de jour comme de nuit, sauf quand il gèle, et dorment dans les arbres. Des arbres à coq que Damien Vidart fabrique lui-même.

La gauloise est aussi un animal qui a besoin d’espace « Elle a gardé des caractéristiques sauvages, explique-t-il. C’est un animal vif ». Il tient également à respecter leur cycle naturel, si elles ne pondent pas toute l’année, ce n’est pas grave. Il ne voudrait pas risquer de les fragiliser en "boostant" ce cycle.

Pour sauver ces bêtes à deux pattes, l’association lancera prochainement une campagne de don afin de financer l’étude menée par l’Inra.

 

Vu dans le bulletin N° 84 de Avril 2019 de l'association FERME

1 bullettin n 84 de ferme

2 bulletin n 84 de ferme

Vidéo

 

 

Denis Thomassin, président du Bresse Gauloise Club de France, Juge volaille et éleveur de la Gauloise, m'a autorisé une 'interview" sur notre coq national Merci à lui

https://www.facebook.com/294186718032428/videos/297884737742694/

 

Reportage emblème national , le coq Gaulois

https://www.facebook.com/294186718032428/videos/317993755588050/