Brillat-Savarin

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                         LES  CITATIONS de BRILLAT-SAVARIN

     Celle qui nous touche le plus :

     « La volaille de Bresse reine des volailles et volaille des rois  »

     Voici quelques autres citations :

 

I L'Univers n'est rien que par la vie, et tout ce qui vit se nourrit.
II. Les animaux se repaissent ; l'homme mange ; l'homme d'esprit seul sait manger.
III. La destinée des nations dépend de la manière dont elles se nourrissent.
IV. Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es.
V. Le créateur, en obligeant l'homme à manger pour vivre, l'y invite par l'appétit, et l'en récompense par le plaisir.
VI. La gourmandise est un acte de jugement, par lequel nous accordons la préférence aux choses qui sont agréables au goût sur celles qui n'ont pas cette qualité.
VII. Le plaisir de la table est de tous les âges, de toutes les conditions, de tous les pays et de tous les jours ; il peut s'associer à tous les autres plaisirs, et reste le dernier pour nous consoler de leur perte.
VIII. La table est le seul endroit où l'on ne s'ennuie jamais pendant la première heure.
IX. La découverte d'un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d'une étoile.
X. Ceux qui s'indigèrent ou qui s'enivrent ne savent ni boire ni manger.

XI. L'ordre des comestibles est des plus substantiels aux plus légers.
XII. L'ordre des boissons est des plus tempérées aux plus fumeuses et aux plus parfumées.
XIII. Prétendre qu'il ne faut pas changer de vins est une hérésie ; la langue se sature ; et, après le troisième verre, le meilleur vin n'éveille plus qu'une sensation obtuse.
XIV. Un dessert sans fromage est une belle à qui il manque un œil.
XV. On devient cuisinier, mais on naît rôtisseur.
XVI. La qualité la plus indispensable du cuisinier est l'exactitude ; elle doit être aussi celle du convié.
XVII. Attendre trop longtemps un convive retardataire est un manque d'égard pour tous ceux qui sont présents.
XVIII. Celui qui reçoit ses amis et ne donne aucun soin personnel au repas qui leur est préparé n'est pas digne d'avoir des amis.
XIX. La maîtresse de la maison doit toujours s'assurer que le café est excellent ; et le maître, que les liqueurs sont de premier choix.
XX. Convier quelqu'un, c'est se charger de son bonheur tout le temps qu'il est sous notre toit

 

 

 

Sait on que la poularde de Bresse faillit avoir sur la conscience la mort du célèbre gastronome Brillat-Savarin ?

 On était au jours troublés de 1791 et Brillat-Savarin, magistrat de l'ancien régime, se disposait à émigrer en Suisse, car il sentait sa liberté et par conséquent ses jours menacés. A peu de distance de la frontière, rien ne lui indiquant qu'il était l'objet de poursuites immédiates il entre dans une auberge pour y célébrer les rites important du diner de midi. Quel spectacle ! Devant l'âtre qu'échauffait un feu de bois brillant et clair, la plus belle poularde de Bresse qu'il ai jamais vue, obéissant à la douce impulsion du tourne broche, tournait et tournait , rotissant. Le jus dont l'arrosait de temps à autre un gamin chargé de ce grave office, tempérait les ardeurs du feu, bonifiant les chairs en cuisson, rendait onctueuse la peau un peu soulevée et que l'on devinait un légèrement croustillante.

 Oh quelle poularde !

 Absolument dominé par l'envie d'en gouter et sachant qu'elle était destinée à la table de quelques personnes qui paraissaient mener joyeuse vie dans une salle réservée. Brillat-Savarin put décider  l'hotesse à demander pour lui la permission de s'assoir parmi ses joyeux voisins et de participer, en payant son eco bien entendu, à la dégustation de la poularde. Cette permission fut accordée. Pendant près d'une heure le mérite de la volaille d'abord, ensuite l'esprit de Brillat et aussi l'esprit de quelques bonnes bouteilles, mirent en liesse toute la compagnie. Le moment venu de se séparer ont le fit avec l'expression des plus vifs regrets. Quelle ne fut pas la stuppeur des convives, commissaires de la Convention, lorsqu'ils reçurent, alors que leur compagnon d'une heure avait assurément passé la frontière son nom, son signalement et....l'ordre de l'arrêter !

 Voilà comment le goût immodéré pour la poularde peut risquer de vous conduire à l'échaffaud "